Outcast – A New Beginning, la suite très attendue de la franchise emblématique, suscite de grands espoirs chez les fans de longue date. Avec la promesse de retrouver l’univers fascinant d’Adelpha et le héros emblématique Cutter Slade, les attentes étaient élevées. Il est temps de livrer notre analyse critique approfondie de cette expérience tout en gardant à l’esprit l’héritage de la série et les améliorations apportées depuis le premier opus. Examinons de près chaque aspect du jeu pour déterminer dans quelle mesure Outcast : A New Beginning parvient à répondre aux attentes des joueurs, ou pas.
L’histoire tente de poursuivre le récit initié dans le premier opus, mais elle peine à captiver le joueur de manière significative. Malgré un saut temporel après les événements précédents, le fil conducteur manque de profondeur et de surprises, rendant la progression à travers le jeu plutôt prévisible et linéaire. L’absence d’enjeux palpables et de rebondissements marquants nuit à l’immersion dans l’univers d’Adelpha. De plus, le développement des personnages laisse à désirer. Bien que Cutter Slade soit de retour en tant que protagoniste, son parcours et son évolution semblent superficiels. Les motivations et les émotions des personnages ne sont pas suffisamment explorées pour susciter une véritable empathie ou un intérêt durable de la part du joueur. Les cinématiques, censées renforcer l’immersion dans le monde du jeu, sont également décevantes et souvent trop longues, comme certains des dialogues. Leur mise en scène souffre de défauts qui entravent l’impact émotionnel attendu, laissant le joueur avec une expérience narrative insatisfaisante et peu engageante.
L’univers du monde d’Adelpha, bien que familier aux fans de la franchise, ne parvient pas réellement à nous satisfaire dans cette suite. Et pour cause, bien que les environnements soient variés et riches en détails, proposant ainsi une expérience visuelle sympathique, l’ensemble manque au final d’originalité et de cohérence. Les villages et environnements peuvent impressionner de prime abord mais demeurent dans leur finalité assez limités en expérience de jeu et son immersion. En tout cas, on ne pourra pas retiré aux développeurs le fait d’avoir voulu proposer un jeu dans un univers vaste et finalement là où pêche Outcast c’est dans les détails. Donner aux décors plus de personnalités aurait à coup sûr renforcé l’expérience de jeu et procuré d’avantage de plaisir lors des phases de recherches et d’exploration de cette planète fictive. Les lieux visités semblent parfois interchangeables, ne parvenant pas à susciter l’émerveillement ou l’étonnement chez le joueur. Cette absence de caractère propre à Adelpha rend l’expérience de jeu moins mémorable et empêche le monde du jeu de véritablement prendre vie, ce qui constitue un défaut majeur pour une suite aussi attendue.
Le gameplay souffre de plusieurs défauts majeurs qui compromettent sérieusement l’expérience. Malgré l’ajout du jetpack et d’autres mécaniques novatrices qui semblent prometteurs sur le papier, leur exécution est parfois entravée par des problèmes de maniabilité et de fluidité des mouvements. Les contrôles sont souvent imprécis, rendant les déplacements avec le jetpack moins funs qu’ils n’auraient pu l’être et les actions en combat parfois hasardeuse. Cette rigidité dans la maniabilité est fortement dommageable d’autant plus que ces points sont des impondérables de tout bon jeu qui se respecte en 2024. Même les sauts simples peuvent parfois être périlleux et nous propulser plus haut que ce que l’on aurait souhaité. C’en est parfois bien rageant et à la longue, pénible.
Les combats, qui devraient constituer un élément central et excitant du gameplay, déçoivent également. Les ennemis manquent de réactivité et d’intelligence artificielle, ce qui rend les affrontements peu stimulants et dépourvus de challenge. Les séquences de boss, censées être des moments forts du jeu, manquent d’originalité, réduisant ainsi l’impact émotionnel et l’excitation du joueur. De plus, les quêtes, qu’elles soient principales ou annexes, deviennent rapidement répétitives et monotones. Les objectifs sont souvent similaires d’une quête à l’autre : il faut aller voir untel afin de savoir ce qu’il pense d’une certaine chose, puis repartir à un autre endroit pour aller voir cette chose. Cette séquence se répète trop souvent pour ne pas être dérangeante et entraîne une sensation de routine et de lassitude au bout d’à peine cinq heures de jeu. L’exploration de l’univers d’Adelpha, bien que vaste, ne parvient pas à compenser cette répétitivité, car les activités proposées manquent de diversité et d’originalité et l’univers, de vie.
Le jeu intègre un système d’arbre de compétences et d’améliorations, une caractéristique courante dans de nombreux jeux en monde ouvert. Les joueurs peuvent collecter de l’hélidium bleu, des nano et macrocellules en complétant des quêtes ou en prenant le contrôle des avant-postes, ce qui leur permet ensuite de développer les compétences de Cutter Slade dans deux domaines principaux : le jetpack et le combat. Ces améliorations offrent divers avantages tels que des barres d’énergie supplémentaires, la capacité de rester en lévitation avec le jetpack ou d’améliorer les compétences au corps à corps et la résistance aux dégâts. Cependant, bien que ces arbres de compétences soient fonctionnels, ils sont assez limités et auraient bénéficié d’une plus grande profondeur pour enrichir davantage le gameplay.
Sur le plan technique, finalement Outcast – A New Beginning propose des choses intéressantes mais présente aussi des lacunes significatives. L’univers et grand et fourmille de détails certes mais l’irrégularité des textures et le manque de liant dans tout cela se fait vraiment ressentir. De même, les PNJ nous laissent pantois tellement leur modélisation et leurs actions semblent datées de quelques années auparavant. En ce qui concerne le son et la musique, là encore ce n’est pas à la hauteur d’un jeu qui se veut assez narratif. Le doublage français est très critiquable, ne parvenant pas à donner vie aux personnages de manière convaincante. De même, la bande-son manque de moments mémorables…
