Pokémon Écarlate et Pokémon Violet sont les derniers nés d’une franchise mythique, une série qui a marqué l’industrie du jeu vidéo depuis plus de deux décennies. En célébrant ses 26 ans d’existence, la série Pokémon s’est forgée une réputation inébranlable, offrant aux joueurs des aventures mémorables, des créatures attachantes et des mécaniques de jeu devenues des références. Pourtant, cette fois-ci, le lancement de ces jeux est marqué par une dichotomie inhabituelle, un jeu encensé pour son ambition et critiqué pour ses lacunes techniques criantes.
L’attente était palpable, portée par la promesse d’une révolution dans la saga Pokémon avec l’introduction d’un monde ouvert, offrant une liberté inédite pour les dresseurs virtuels. Cependant, cette attente se heurte à une réalité contrastée, mêlant l’excitation de l’exploration libre à la déception des problèmes techniques persistants, jetant ainsi une ombre sur l’enthousiasme initial.
Le jeu est un spectacle paradoxal où la richesse visuelle peine à masquer des lacunes techniques flagrantes. Dès les premiers pas dans la région de Paldea, la déception surgit face à des paysages colorés mais malheureusement ternis par des graphismes dépassés. Les textures extérieures, parfois brouillonnes, contrastent avec un intérieur offrant des détails plus acceptables, mais loin de rivaliser avec les standards actuels du jeu vidéo. L’aliasing agressif et des problèmes récurrents de clipping ou de popping nuisent à l’immersion, dévoilant une exécution visuelle bien en deçà des attentes. Les performances exacerbent cette frustration : une chute constante de framerate qui entache l’expérience, des menus aux scènes de transition, érodant ainsi la fluidité attendue d’un jeu de cette envergure.
Pokémon Écarlate et Violet marquent une tentative audacieuse de redéfinir la formule classique de la série en introduisant une liberté d’exploration inédite. Dès le départ, les joueurs sont plongés dans un monde ouvert, offrant une diversité de biomes et de paysages à découvrir. Cette liberté, bien que louable, se heurte aux conventions établies de la série, initiant le joueur par le biais de figures familiales comme la maman protectrice, le mentor et la rivale enthousiaste.
Là où le jeu surprend, c’est dans sa capacité à donner au joueur un large éventail d’objectifs et une marge de manœuvre considérable. La quête du titre suprême de Maître Pokémon, la recherche d’épices légendaires ou la confrontation à la Team Star offrent des avenues multiples et une liberté presque totale dans l’ordre des actions à entreprendre. Ce schéma narratif, bien que rappelant des éléments de jeux précédents, offre une dimension de choix à l’exploration, incitant à créer sa propre aventure.
L’exploration, malgré ses défauts de level design et ses soucis techniques, tire profit d’un concept audacieux devenu coutume depuis quelques années : la visibilité des Pokémon sur le terrain. Bien que cette idée enrichisse l’immersion en rendant les créatures visibles avant les combats, leur comportement limité et leur manque d’interaction entre eux ternissent cette immersion. Cependant, les particularités propres à chaque Pokémon, telles que leurs habitudes et leurs zones de prédilection, ajoutent une dimension intéressante à la chasse et à la capture.
Le jeu déploie un catalogue de près de 400 Pokémon, dont environ une centaine de nouvelles créatures. Cette variété, bien qu’appréciable, soulève des avis partagés quant à la créativité des designs. Les mécaniques de capture, bien que traditionnelles en comparaison avec “Pokémon Arceus”, se retrouvent entravées par des combats au tour par tour, accompagnés de bugs de caméra agaçants, malgré leur déroulement sur le terrain. L’absence de certaines mécaniques innovantes présentes dans les précédents titres déçoit, donnant l’impression d’une régression plutôt que d’une évolution du gameplay.
La Téracristallisation représente une évolution majeure dans le gameplay. Remplaçant le concept de Dynamax, cette fonctionnalité élève les compétences des Pokémon et altère parfois leur type, offrant ainsi une dimension stratégique supplémentaire. Elle permet aussi d’initier des raids où des Pokémon redoutables doivent être affrontés dans un temps limité pour être capturés. Bien que la difficulté croissante de ces raids soit un défi bienvenu, l’absence de certaines fonctionnalités multijoueurs, comme les combats en équipe, limite le potentiel de cette caractéristique captivante.
Le système de combat revient aux fondamentaux avec des affrontements au tour par tour. Malgré l’idée novatrice de ces combats se déroulant directement sur le terrain, des bugs de caméra frustrants gâchent parfois l’expérience. L’absence de certaines mécaniques innovantes présentes dans les titres précédents, comme les combats dynamiques d'”Arceus”, déçoit. Néanmoins, le roster étendu de Pokémon, visibles avant le combat, et la variété des espèces offrent une dimension stratégique plaisante.
Le multijoueur coopératif, un des éléments marquants, offre la possibilité de vivre l’aventure jusqu’à quatre joueurs, malgré sa sous-exploitation. Cette coopération libre, bien que limitée dans ses activités communes, permet néanmoins d’explorer Paldea ensemble, offrant une expérience sociale intéressante même si elle reste perfectible.
